Auto-entrepreneurs en 2025 : les changements majeurs et l’alternative du portage salarial

Publié le 09.07.2025
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Auto-entrepreneurs, les nouvelles règles en 2025

Le 1er janvier 2025, le régime de la micro-entreprise a subi plusieurs changements majeurs. Touchant divers aspects, à la fois fiscaux et comptables, mais aussi les conditions d’exercice de certaines activités, ces nouveautés viennent bousculer un statut reconnu pour son accessibilité. Détaillons ces principaux ajustements, et ceux à venir, afin que vous puissiez anticiper et adapter votre activité en toute sérénité.

De nouveaux seuils de TVA pour 2025

La franchise en base de TVA dispense les entreprises de déclarer et de payer la TVA à l’État. Ce dispositif d’exonération est conditionné à des seuils de chiffre d’affaires.

Depuis le 1er janvier 2025, les seuils de franchise en base de TVA ont été modifiés pour s’harmoniser avec les règles européennes. Ces changements impactent directement la gestion comptable et fiscale des auto-entrepreneurs (ou micro-entrepreneurs).

Nouveaux seuils de franchise

  • Activités de négoce, vente à consommer sur place et fourniture de logements : le seuil de franchise est abaissé à 85 000 € HT (au lieu de 91 900 € précédemment). Cette baisse non négligeable de près de 7 000 € implique une vigilance accrue pour les auto-entrepreneurs concernés.
  • Prestations de services et location meublée : à l’inverse, le seuil de franchise est augmenté à 37 500 € HT (au lieu de 36 800 €), offrant une marge de manœuvre légèrement plus confortable.

Nouveaux seuils majorés

  • Activités de négoce, vente à consommer sur place et fourniture de logements : le seuil majoré est abaissé à 93 500 € HT (au lieu de 101 000 €).
  • Prestations de services et location meublée : le seuil majoré est augmenté à 41 250 € HT (au lieu de 39 100 €).

Fin de l’actualisation triennale

Un autre changement notable concerne l’actualisation des seuils. Ceux-ci ne seront plus révisés tous les trois ans, comme c’était le cas auparavant. Ils seront désormais fixes, ce qui signifie une plus grande stabilité, mais aussi moins de possibilité d’adaptation face à l’inflation.

Extension de la franchise au niveau européen

Bonne nouvelle pour les auto-entrepreneurs ayant une activité en dehors du territoire français : ils pourront désormais bénéficier de la franchise en base de TVA dans d’autres États membres de l’UE sous certaines conditions, avec un plafond de chiffre d’affaires fixé à 100 000 €.

Nouvelles règles de sortie du régime

Attention à cette autre modification : en cas de dépassement des seuils de franchise en 2025, un micro-entrepreneur pourra toujours profiter de la franchise en base de TVA durant l’année du dépassement, mais plus l’année suivante. Par exemple, si vous dépassez le seuil en 2025, vous serez soumis à la TVA dès le 1er janvier 2026.

La période de tolérance, qui était auparavant d’une durée de deux ans, est donc désormais réduite à une seule année. Ce changement impose une surveillance plus stricte de votre chiffre d’affaires pour éviter des déconvenues sur le plan fiscal.

Assouplissement de la condition d’exclusivité dans les SAP

Depuis le 1er janvier 2025, les entrepreneurs individuels (micro-BIC, micro-BNC) exerçant principalement une activité de service à la personne (SAP) ne sont plus contraints de se consacrer exclusivement à ce domaine d’activité pour bénéficier des avantages fiscaux liés à leur statut.

Concrètement, ils ont désormais la possibilité de :

  • Bénéficier d’un taux de TVA réduit à 10 %.
  • Permettre à leurs clients de bénéficier d’un crédit d’impôts dans le cadre de l’emploi d’un salarié à domicile.
  • Diversifier leurs activités tout en conservant leurs avantages fiscaux.

Cependant, pour être dispensé de l’obligation d’activité exclusive, il est nécessaire de respecter certaines conditions bien précises :

  • Le chiffre d’affaires des activités annexes doit représenter au maximum 30 % du chiffre d’affaires total de l’année civile précédente.
  • Une comptabilité distincte doit être tenue, spécifiquement pour les activités en lien avec les services à la personne.
  • Les chiffres d’affaires des activités principales et de revenus accessoires doivent être déclarés sur la plateforme NOVA.

En cas de non-respect de ces obligations, l’auto-entrepreneur risque la suppression de l’enregistrement de son activité de service à la personne et la perte des avantages fiscaux. Bien que cette évolution offre davantage de flexibilité, elle nécessite en contrepartie une plus grande rigueur.

La facturation électronique obligatoire d’ici 2027

Dans les trois prochaines années, le gouvernement va progressivement instaurer la facturation électronique, également appelée « e-invoicing ». A noter que cette évolution touche toutes les entreprises, dont les auto-entreprises.

Jusqu’à aujourd’hui, les factures pouvaient être éditées au format papier, selon les préférences du professionnel. Dès 2026, elles devront progressivement être transmises par voie numérique, selon le calendrier suivant :

  • 1er septembre 2026 : obligation de réception des factures électroniques pour toutes les entreprises, y compris les PME et auto-entrepreneurs.
  • 1er septembre 2027 : obligation d’émettre des factures électroniques pour les PME et auto-entrepreneurs.

Cette transition vers la dématérialisation complète des factures nécessite une adaptation de vos outils et pratiques. Il est recommandé de commencer dès maintenant à vous familiariser avec les solutions de facturation électronique disponibles sur le marché afin d’anticiper cette obligation.

Renfort de la sécurité des opérations de paiement

En complément de l’e-invoicing, le gouvernement va également introduire un système d’e-reporting dans le but de renforcer la sécurité des opérations de paiement pour les entreprises.

Comment fonctionne l’e-reporting ?

L’e-reporting implique l’envoi de données de transaction complémentaires liées au montant de l’opération et à la TVA afférente directement à l’administration fiscale. Ce dispositif vise à réduire les erreurs de déclaration et à lutter contre la fraude fiscale.

Le déploiement de l’e-reporting suit un calendrier similaire à celui de l’e-invoicing :

  • 1er septembre 2026 : mise en place de l’e-reporting pour les grandes entreprises et les ETI.
  • 1er septembre 2027 : mise en place pour les PME et micro-entreprises.

Cette nouvelle obligation représente un changement significatif dans vos pratiques comptables et nécessitera probablement l’adoption de nouveaux outils numériques.

Hausse des cotisations depuis le 1er juillet 2024

Le 1er juillet 2024, les cotisations sociales des auto-entrepreneurs exerçant une activité libérale ont fait l’objet d’une augmentation. L’objectif : financer leur retraite complémentaire et ainsi améliorer leur couverture sociale. Cette hausse de cotisations va se poursuivre en 2025 et au-delà.

Entre le 1er juillet 2024 et janvier 2026, les taux de cotisations sociales pour les professions libérales relevant du régime général vont ainsi progressivement passer de 21,10 % à 26,10 %, soit une hausse significative de 5 points :

  • De 21,10 % à 23,20 % en juillet 2024
  • De 23,20 % à 24,60 % en janvier 2025
  • De 24,60 % à 26,10 % en janvier 2026

Pour les auto-entrepreneurs libéraux affiliés à la CIPAV (métiers réglementés et micro-entreprises créés avant 2018), le taux est passé de 21,2% à 23,2% en juillet 2024, sans nouvelle hausse prévue en 2025.

Ce qui ne change pas pour les auto-entrepreneurs en 2025

Malgré ces nombreuses évolutions, certains aspects fondamentaux du régime de la micro-entreprise restent stables en 2025, offrant une forme de continuité dans ce contexte de changement.

Les plafonds de chiffre d’affaires

Les seuils maximaux de chiffre d’affaires pour bénéficier du régime de la micro-entreprise demeurent quant à eux inchangés :

  • 188 700 € pour les activités commerciales d’achat-vente, fourniture d’hébergement et restauration.
  • 77 700 € pour les prestations de services et activités libérales (BIC ou BNC).
  • 15 000 € pour les locations de meublé de tourisme non classé.

Les cotisations sociales pour l’achat-revente et les prestations de services (BIC)

Hormis les professions libérales qui doivent faire face à une hausse, les taux de cotisations sociales des micro-entrepreneurs BIC restent identiques à ceux de 2024 :

  • 12,3 % pour les activités d’achat-vente de marchandises (BIC).
  • 21,2 % pour les prestations de services commerciales ou artisanales (BIC).

La déclaration du chiffre d’affaires

La procédure de déclaration du chiffre d’affaires reste identique : il est toujours nécessaire de se rendre sur le site : https://www.autoentrepreneur.urssaf.fr/, chaque mois ou tous les trois mois, selon la périodicité choisie au moment de la déclaration de l’activité. Il reste toutefois possible de modifier cette périodicité, à condition d’en faire la demande avant le 31 janvier 2025.

Portage salarial : une alternative crédible à l’entreprenariat

Face aux évolutions réglementaires et fiscales qui touchent le régime de la micro-entreprise, le portage salarial se présente plus que jamais comme une alternative pour les indépendants souhaitant exercer leur activité avec plus de sécurité et moins de contraintes administratives.

Combinant les avantages du salariat et ceux de l’entrepreneuriat, le portage salarial repose sur une relation tripartite impliquant le salarié porté (vous), la société de portage salarial et l’entreprise cliente.

Les avantages de cette forme d’emploi sont nombreux : sans limitation de chiffre d’affaires, le consultant en portage salarial n’a pas à se soucier de la gestion de la TVA liée à son activité. Cette dernière est en effet prise en charge par la société de portage, qui s’occupe de l’aspect facturation et des relances clients.

Empruntant les avantages du salariat classique, le portage salarial permet au consultant de bénéficier d’une protection sociale complète dès le premier euro généré : assurance maladie, retraite, assurance chômage, prévoyance santé… Pleinement ancré dans son époque, le portage salarial est compatible avec un grand nombre de professions en lien avec le conseil aux entreprises, la formation ou le management de transition, hors professions réglementées. Cette solution flexible offre également la possibilité de cumuler son activité en portage salarial avec d’autres activités non concernées par le portage salarial voire même effectuées sous le statut d’auto-entrepreneur.

Participez à l’une de nos réunions d’informations sur le portage salarial avec Cadres en Mission pour en savoir plus sur cette alternative !

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