Quelle place pour les femmes dans l’auto-entrepreunariat en 2024 ?

La féminisation de l’entrepreneuriat se poursuit doucement, mais sûrement. En effet, la part des créations d’entreprises portées par des femmes progresse depuis plusieurs années. Le régime de l’auto-entreprise est d’ailleurs l’un des principaux leviers à l’origine de cette tendance. Zoom sur l’entrepreneuriat féminin en France et la place de la micro-entreprise dans cet écosystème.
L’état des lieux de l’entrepreneuriat féminin en France
Bien que la parité ne soit pas encore atteinte, le recueil statistique 2024 de l’Urssaf est formel : l’entrepreneuriat se féminise. Voici les constats majeurs de cette étude et les chiffres à retenir :
- En 2022, les femmes représentaient 43,7 % des créations d’entreprise, contre 40,6 % en 2021. Une progression qui témoigne de l’engagement croissant des femmes dans l’entrepreneuriat.
- Près de 378 300 entreprises ont été créées par des femmes en 2022.
- L’âge moyen des travailleuses indépendantes est de 46 ans.
- 11,8 % des femmes cumulent leur activité indépendante avec d’autres activités dans le secteur public ou privé.
- En 2021, le revenu annuel moyen des travailleuses indépendantes s’élevait à 39 363 € (hors taxation d’office), soit 20 % de moins que celui de leurs homologues masculins.
- Certains secteurs, comme la santé, les activités de service à la personne ou le bien-être, sont surreprésentés par les femmes.
Selon une étude sur la parité dans la French Tech, réalisée par l’association Sista et en partenariat avec Boston Consulting Group, seules 22 % des femmes occupent un poste de direction dans les startups de la french Tech 120 (les 120 startups françaises jugées les plus prometteuses). C’est seulement 2 points de plus que les entreprises du CAC40.
Dans une autre étude sur les levées de fonds en France en 2022, Sista révèle que seules 11 % des levées de fonds ont été destinées à des équipes fondatrices féminines ou mixtes.
La place des femmes dans l’auto-entrepreneuriat en 2024
Si l’on se penche sur la situation des femmes qui ont fait le choix de la micro-entreprise, aussi appelée auto-entreprise, voici ce que le dernier rapport édité par l’Urssaf nous apprend :
- Les femmes représentent 44,5 % des effectifs des micro-entreprises, alors qu’elles sont 37,9 % parmi l’ensemble des travailleurs indépendants.
- Près de 378 300 entreprises ont été créées par des femmes en 2022, dont 309 000 en micro-entreprise. Plus de 81 % des créations d’entreprise sont donc faites sous ce régime.
- L’âge moyen des femmes auto-entrepreneuses est de 42 ans.
- 31,4 % des femmes en micro-entreprise cumulent plusieurs activités, contre 28 % pour les hommes.
- Le revenu annuel moyen des auto-entrepreneuses est de 6 598 euros. Il est près de 20 % plus faible que celui des hommes.
Facile et rapide à créer, la micro-entreprise a le vent en poupe. Beaucoup d’indépendants y voient une façon de tester une activité professionnelle en parallèle d’un autre emploi. Mais contrairement au portage salarial, qui permet de sécuriser son activité, la micro-entreprise ne permet pas de bénéficier des avantages du salariat comme la, mutuelle, l’assurance chômage, la prévoyance, etc.).
Les leviers pour le développement de l’entrepreneuriat féminin
Depuis plusieurs années, les initiatives se multiplient pour développer et promouvoir l’entrepreneuriat au féminin.
Les aides à la création d’entreprise pour les femmes
Il existe plusieurs solutions de financement auxquelles les femmes entrepreneures peuvent prétendre :
- La Garantie égalité femme : il s’agit d’un dispositif national pour faciliter l’accès au crédit bancaire des femmes qui ont un projet de création ou de reprise d’entreprise. Proposé par le réseau France Active, il permet de couvrir jusqu’à 80 % du montant d’un crédit bancaire, dans la limite de 50 000 €.
- Les prêts d’honneur du Réseau Entreprendre ou d’Initiative France peuvent être accordés sans demande de garantie personnelle ni intérêts et peuvent aller jusqu’à 50 000 €.
- Le prêt CLEFE (Club local d’épargne pour les femmes qui entreprennent) est un prêt avec intérêt remboursable en accord avec une convention.
- Wom’Energy est un programme du Réseau Entreprendre qui peut octroyer des prêts d’honneur compris entre 15 000 € et 50 000 €.
L’accompagnement et les réseaux de femmes entrepreneures
Un nombre croissant de réseaux se développent autour de l’entrepreneuriat féminin. Le but ? Se soutenir, s’entraider et échanger. Certains d’entre eux se déclinent au niveau local, d’autres sont exclusivement en ligne. Parmi les plus connus, on retrouve :
- Femmes Business Angels. C’est le premier réseau de business angels au féminin en France. Il a été créé afin de favoriser le financement de projets d’entreprises féminines.
- Willa est un incubateur pour startupeuses. Il propose une douzaine de programmes d’accompagnement différents, adaptés au degré de maturité de chaque projet.
- Sista est un collectif créé pour défendre l’accès au financement des porteuses de projet et améliorer la mixité dans l’économie française.
- Start’Her est le réseau d’accompagnement des femmes qui entreprennent dans les nouvelles technologies.
- Actionn’elles est un réseau d’accompagnement à destination des femmes entrepreneures.
- Bouge ta boîte est un réseau d’affaires féminin pour cultiver et stimuler le leadership des femmes entrepreneures.
- Femmes des territoires est un réseau digital et physique pour accompagner les femmes dans la réalisation de leur projet entrepreneurial.
Bien que l’entrepreneuriat féminin soit sur la bonne voie, le soutien et l’accompagnement des femmes entrepreneures restent nécessaires pour parvenir à un développement économique plus égalitaire. Chez Cadres en mission, tous les salariés portés intègrent un réseau local et bénéficient d’un accompagnement de proximité. Un dispositif particulièrement adapté à celles et ceux qui souhaitent se lancer de manière simple et sécurisé et développer une activité professionnelle pérenne.